Le week end passé, avaient lieu les journées d'automne de Bretagne Vivante, à Mûr-de-Bretagne. Les différents ateliers donneront certainement lieu à des comptes-rendus. Pour ma part, voici ce que j'ai retenu de la sortie qui a suivi les réunions et qui était organisée par la section Kreizh Breizh.
Ces journées ont eu lieu dans un centre de vacances situé sur le bord du lac de Guerlédan, dans un très bel environnement.
Vue de l'établissement dans le lointain
Vue de l'étang par la fenêtre de la salle à manger
De cet endroit, nous nous sommes transportés en forêt de Quénécan où nous avons pu pénétrer avec l'autorisation du propriétaire, le Comte du Pontavice.
Une jeune adhérente de la section Kreizh Breizh nous a fait découvrir du schiste à andalousite (l'andalousite se présentant, dans le schiste, sous forme de bâtons blancs dans la longueur et d'un carré barré par une croix sur la section) et nous a donné une petite conférence sur sa formation ainsi que sur celle de plissements géologiques visibles dans cette forêt pleine de chaos.
Arrêt près d'un étang où le Comte faisait autrefois de l'élevage de truites que les cormorans huppés (espèce protégée) ont trouvé très alléchantes. N'ayant pas eu le droit de les exterminer, il a dû fermer son élevage (pas content, vous imaginez).
Il ne resterait plus que quelques pieds de gentiane pneumonanthe en queue d'étang. A ce propos, Maël Garin nous a rappelé l'écologie si particulière de l'azuré des mouillères dont la chenille se nourrit des jeunes graines de la gentiane (sa seule nourriture), puis, une fois tombée à terre, réussit à se faire élever par des fourmis en les trompant par des émissions de phéromones. Comble du comble, une guêpe réussit à entrer dans la fourmilière pour pondre dans la chenille en se faisant passer elle-même pour une fourmi grâce aux même phéromones.
Beaucoup de crapahutage pour atteindre les fougères rares et protégées, but de l'expédition : une trentaine de personnes à la queue leu leu, s'accrochant aux arbres dans les descentes et les montées ou pataugeant dans la boue au bord du ruisseau. Ah ! Que ne ferait pas un naturaliste pour voir une espèce rare !
Nous voici enfin aux fougères ! Au fond de l'anfractuosité d'un rocher, des prothalles de Trichomanes speciosum, pas photographiables avec les moyens du bord. Cela ressemble à de la mousse. C'est un des aspects sous lequel se présente cette fougère qui peut se reproduire ainsi sans faire de feuilles. On en trouve assez fréquemment dans les puits. Nous en avions vu à Sainte-Barbe.
Un peu plus loin, les Driopteris aemula, ressemblant comme deux gouttes d'eau à Driopteris dilatata quand on les voit de loin. Mais leurs écailles, pour qui sait les voir, sont différentes (noires et pointues pour aemula) et, surtout, D. aemula est un peu frisée et a donc un contact rêche contrairement à D. dilatata. D. aemula est une espèce protégée au niveau national.
Driopteris aemula
Driopteris dilatata
Plus loin, une colonie de Hymenophyllum tunbrigense, fougère également protégée, dégringolant des rochers près du ruisseau.
en gros plan
Malgré la nuit qui tombe, le groupe continue d'écouter parler de cette fougère si rare. L'if couvert de lichen est typique de ceux qu'on trouve en cet endroit
Merci à la section Kreiz Breizh pour l'organisation de cette sortie bien intéressante. Et si la section de Quimperlé allait faire une sortie dans la région,au printemps prochain, avant la vidange du lac ?